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Love me, Take me, Betray me, Leave me

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Vendredi (09/05/14)
Elle & Il

Elle était proche de sa mère. Elle aurait pu enfin poser la question qui lui brûlait les lèvres.
"Maman. Est-ce que je suis vraiment quelqu'un de si mauvais ?"
Mais elle n'osa pas. Sa mère avait passé une mauvaise journée. Résolue à demander plus tard, elle alla s'installer dans la voiture.

Le long de la route bretonne, sa tête devint lourde, et elle tomba dans une rêverie mêlée de passé. Elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis quatre jours. Elle était inquiète, triste et en colère.

Comme ce fameux soir.
Comme cette fameuse journée.

En se réveillant, le mardi, elle avait senti la fatigue parcourir tout son corps pour remonter dans son crâne. Elle se consola en pensant que le soir, elle dormirait près de lui, dans ses bras et sa chaleur, dans son odeur et sa douceur. Elle prit un déjeuner, tant bien que mal. Une tranche de brioche suffisait à lui donner de terribles nausées. Elle retint son corps, l'esprit luttant contre lui. Sous la douche, elle s’inquiétait du manque de réponse de cet homme. Et s'il ne voulait pas d'elle durant la nuit ? Elle savait qu'une part d'elle en mourrait, comme les héroïnes de romans dont elle se moquait autrefois.

La réponse tomba à la fin de l'épreuve. Quand enfin, elle aurait pu se sentir libérée, elle ne ressentit qu'une tristesse, une vexation et une lassitude extrêmes. Elle attendit leur amie une heure, avant de prendre le repas, fumant cigarette sur cigarette tandis qu'elle ruminait sa déception. Sa colère venait et refluait en vagues dans sa poitrine. Elle avait envie de pleurer, et de l'envoyer se faire foutre, puisqu'il la trahissait encore.

Elle y alla avec leur amie. Il leur offrit une bière. Elle avait l'impression de n'être qu'une ombre floue, comme depuis quelques semaines, de ne pas être visible, de ne même plus exister. Cet appartement, elle le connaissait par cœur. Elle pouvait le traverser les yeux fermés. Pourtant, elle s'obstinait à regarder les murs, ses genoux et les draps du lit. La colère devenue fureur, la tristesse devenue haine, elle se sentait éloignée de cet homme dont les regards la fuyaient.

Chez elle, elle mit de la musique. Bouger son corps, sans que personne ne puisse la juger lui faisait un bien fou. Son sac fut fait en quelques minutes et quelques sms. Quand certains ressentent une rage de vivre, elle ressentait une rage de mourir. Elle installa le couchage pour leur amie et se dévêtit entièrement. La chaleur de l'après-midi et la colère lui avaient donné chaud. Ivre de rage et de colère, elle entra dans la douche, sous l'eau fraîche. Elle essaya de penser à autre chose. Autre chose que les méchancetés sans fond qu'elle avait envoyé en réponse à celles nées d'une trop grande douleur. Autre chose que l'agacement. Autre chose que la tristesse.

Quand elle sortit, couverte d'eau encore, elle dédaigna la serviette pour s'interdire de retrouver son téléphone immédiatement. Elle se prépara. Se fit belle comme elle l'avait prévu. Sa rage la transformait en une sorte de déesse à ses propres yeux, et elle constata par la suite qu'elle n'était pas la seule à éprouver cela.

Mi nue, elle trouva son téléphone. Affiché, le sms de trop. Il fallait qu'ils règlent leur compte, et de façon rapide. Sur la route, les gens se retournaient sur cette furie qui courait presque, laissant derrière elle une trainée musicale de death metal et un parfum de fleur. Par chance, la première et la seconde portes étaient ouvertes. Elle n'aurait pas voulu que tout cela se passe dans la rue.

Contre sa porte, elle lui demandait de sortir. Juste ouvrir. Elle entendait les sanglots et la musique, les éructations qui prouvaient qu'il buvait une quantité importante de bière. Plusieurs fois, elle se jeta vainement contre la porte, espérant encore qu'elle s'ouvrirait bien après que son épaule soit devenue douloureuse. Parfois, elle le sentait tout proche. Elle savait qu'il était juste derrière, à la narguer. Elle ne put se résoudre à exécuter ses ordres et à partir qu'après s'être fait violemment disputée par leur amie.

Sur la route, elle reprit Benighted. Les larmes dévalaient ses joues rougies par la honte de l'avoir laissé si faible, et sa propre couardise. La brûlure de la cigarette sur sa langue et dans sa gorge lui faisait un bien fou. Quand elle arriva, tous se retournèrent et restèrent muets, soit de leur étonnement de la voir en robe, telle une madone éplorée, soit de la gêne que tous ressentaient en ce moment.

Au restaurant, la pluie battait la surface vitrée. Leur ami lui prit son téléphone, dont la batterie avait été réduite à 30% par l'aventure du palier, et le coupa en lui interdisant de le rallumer. Elle ne le fit que deux fois au cours de la soirée.
Dans le bar, ils étaient tous trempés, mais l'alcool l'aida. Elle était heureuse, et une partie de sa vie avait pris fin. Plus rien ne comptait. Pour quelques heures, il n'existait plus. Jusqu'à ce que leur ami lui tende son portable.
"Je ne sais pas qui c'est, c'est pour toi."
A sa pâleur soudaine, quand elle entendit la voix, ils comprirent. Elle s'excusa, sortit. Qu'il l'appelle ainsi après lui avoir refusé sa vue, après lui avoir résisté, c'était insupportable. Sa colère se condensa. Elle devint la reine des neiges, et les mots coulaient de sa bouche, glaciaux et pétrifiants. Dans sa poitrine, son cœur durcissait et se craquelait au fur et à mesure que le froid envahissait son être. Elle avait à peine raccroché que leur ami était là, accompagné d'un autre. Une cigarette suffit à la calmer. Un homme vint lui parler. Elle déversa sa rage et son envie de plaire dans les quelques phrases qu'ils échangèrent. Par la suite, chaque fois qu'elle sortait, il venait aussi.

L'une d'entre elles, elle LE vit. Ses mèches blondes cachaient à peine son visage où elle crut voir un sourire qu'elle qualifia aussitôt de narquois. Elle connaissait son corps par cœur, elle ne pouvait pas se tromper. Leur ami l'emmena plus loin alors que toute sa fureur explosait. Le roux les regarda partir, avec l'air de celui qui ne comprends pas, tandis qu'elle hurlait en se débattant.
"Il n'a pas le droit ! Merde, il a pas le droit de m'ignorer et de revenir quand je commence à ne plus penser à lui. Je suis pas un jouet, pas son jouet..."
Il fallut trois cigarettes, leur ami, une autre encore, et un vagabond pour la calmer. Ses cours de théâtre lui permirent de reprendre le dessus, et c'est à nouveau en déesse froide qu'elle se dirigea vers le bar. Plus rien ne pouvait l'atteindre, elle avait bâtit une forteresse entre son cœur et l'extérieur.

Il fallut moins d'une heure pour qu'elle lui dise d'aller se faire foutre.
Quand il partit, elle ressentit à la fois un vague soulagement et une écorchure au cœur. Leur amie la réprimanda doucement. L'instant suivant, elle lui rappelait qu'elle n'était pas un jouet, et que d'une certaine manière, elle avait bien fait de ne pas se laisser faire. Elle lui rappela qu'elle n'était pas un jouet une dizaine de fois ce soir là.

Le reste de la nuit se passa en bières, en danse et en phrases étranges. Sur le retour, malgré l'heure avancée, elle souhaitait aller le voir. Tous lui dirent que ce n'était pas une bonne idée, et vaincue, ivre de fatigue et de tristesse, elle s'allongea, se promettant de le revoir avant de partir aussi longtemps.

Quand, quatre heure plus tard, elle composa le code, elle avait peur qu'il ne réponde pas. A son visage, elle comprit qu'elle l'éveillait. Elle avait besoin de le toucher, de lui parler, de lui pardonner. Le silence était malsain, les mots pires encore. Elle voulait lui résister, lui montrer qu'elle n'était pas un jouet, qu'elle pouvait être raisonnable pour deux. De toute sa conscience, elle luttait contre la voix en elle qui la suppliait de se laisser bercer par ces coups de reins qu'elle sentait proche.
Un échec.
Un parfait échec.
La honte, la colère et le dégoût d'elle même la submergeaient. Pour se donner une contenance, elle joua la femme froide et hautaine, elle fit celle qui s'en fichait. A l'amour qu'il semblait implorer, elle ne répondit que par des sarcasmes. En elle, quelque chose s'effondrait chaque fois qu'elle voyait à quel point il était perdu. Il lui semblait le violer. Cela devenait insupportable. Quand enfin il jouit, elle se sentit soulagée. Son parrain arrivait une demi heure plus tard. Elle devait partir.

L'après midi, quand elle voulu lui répondre, elle ne put pas. Quand elle tenta de l'appeler, elle tomba sur le répondeur. Chaque fois qu'elle envoyait un message, elle savait qu'il resterait sans réponse. Un vide l'emplit tout entière. Il avait fait le choix de l'effacer, quelques heures après avoir jouit contre elle. Elle ressentit son impuissance. Une cigarette et son poing fracassé contre le crépi de la maison de ses parents, le sang qui en coulait, accompagné des larmes, n'effacèrent pas cette sensation. La musique non plus. En un instant, plus rien n'avait de sens.

Depuis, elle avait continué à envoyer des sms dans le vain espoir d'une réponse. Puis elle s'était résignée. S'il avait choisi de l'effacer, elle devait montrer qu'elle l'aimait en acceptant. Elle avait du mal. Trop de mal. Pour se consoler et se blesser, elle pensait parfois à leurs nuits, aux moments de bonheur, et à ceux qui lui avaient fait croire qu'elle pourrait envisager une vie de famille avec lui. Un avenir au moins.

Elle s'était résignée. Au point de baisser les yeux et de fuir face à lui, quand enfin elle le revit une semaine plus tard. Au point de penser qu'elle n'avait plus le droit à une existence dans ce monde.
Ecrit par Lady M, à 22:33 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Mardi (28/05/13)
La vérité

"En vérité, l'art ne changera pas ce monde. Nous sommes inutiles."

Elle avait dit cela comme une évidence. Les mots étaient sortis comme une vague, une pulsion. Elle sembla réfléchir un peu à ce qu'elle venait de dire. Ses yeux devinrent sombres. Une larme naquit au coin de l’œil droit, puis glissa le long de sa joue. Elle était pâle. Une autre larme suivit. Puis une multitude d'autres. Elles glissaient silencieusement. Elle pleura longtemps dans la chambre obscure, avec cet autre qui la regardait, indécis, ne sachant comment la consoler. 

"Oui. Ce monde est fou, et l'art n'y changera rien. Nous sommes impuissants. Ce monde est fou, et nous le deviendrons, parce que nous en sommes conscients. Pourtant, nous aurions pu, nous aussi, être collés devant une télévision toute la journée, à nous lever uniquement pour aller faire un travail qui nous déplairait. Nous aurions pu. Mais nous allons devenir fous, toi, moi, et tout ceux qui sont comme nous. J'aurais voulu n'avoir jamais ouvert les yeux sur cette réalité."

Sa voix, un souffle au début de cette tirade, s'était enflée, avait grandit, jusqu'à devenir un hurlement désespéré. Elle s'éteignit dans un sanglot. Elle commença à chanter doucement, puis encore une fois, le rythme s'accéléra. Elle criait sa tristesse, elle criait un désespoir tout neuf, celui d'être différente, de voir les choses sans pouvoir les changer. Sa voix se cassait au fur et à mesure, et il la regardait tristement. Sa tristesse était contagieuse.

"Comment pourrions nous faire des enfants dans ce monde, dis moi ? Comment pourrions nous être si irresponsables ? Et s'ils avaient notre intelligence, s'ils devenaient fous eux aussi ? Aide moi, je t'en supplie aide moi ! Ne me laisse pas dans cette incertitude, cette incompréhension. Tu sais à quel point j'ai besoin, nous avons besoin de tout comprendre."

Ses supplications, ses larmes, ses cris, ses chants. Elle était touchante. Mais son corps semblait diminuer. Sa voix était plus faible. Sa peau plus pâle et froide que de coutume. Un vampire s'y serait trompé, en l'enlaçant. Mais les vampires n'existaient pas. 
Son corps tomba soudain en arrière, sur la chaise. Elle s'était évanouie.
Ecrit par Lady M, à 17:55 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Lundi (13/05/13)
J'étais faite pour

--> sa bite
Ce soir, j'ai envie d'être vulgaire.

J'étais faite pour sa bite. Je le dis, comme une évidence, parce que je suis sacrément en colère.
J'étais faite pour sa bite, je n'ai jamais aussi bien dansé que contre sa peau. Je le sais, parce que ni avant, ni après lui, elles ne venaient si facilement dans ma bouche. Elle était faite pour me pénétrer, me posséder, se dresser face à moi, en attendant ma bouche. Elle était faite pour mon corps, pour mon vagin, pour mon anus. Je le sais, parce qu'il est le seul à ne pas m'avoir fait mal pendant...

Mais de toute évidence, je ne vaux pas une bière.

Je ne veux plus jamais entendre quelqu'un me dire que je ne suis pas faite pour lui. C'est une évidence !
Ecrit par Lady M, à 20:42 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Lundi (02/01/12)
Les étoiles sont une lueur d'espoir

Cette nuit, les étoiles sont brillantes.

Cette année est fatidique. Je vais avoir 18 ans. 
Quand d'autres ont 15 ans à l'infini.

Demain je retourne au lycée.

Je vais être adulte.

Je vais être adulte.

Je vais être....

Mais même en tant qu'adulte, je ne sais comment vous faire comprendre que je regrette.
Ecrit par Lady M, à 22:24 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Dimanche (06/11/11)
Petite baise entre amis

"Dis, t'as déjà essayé la sodomie ?"

Non, jamais. Il y a bien des fois ou j'ai eu envie, mais ça a l'air de faire mal, et puis c'est un peu sale.

"Tu voudrais ?"

Pas vraiment. J'ai un peu peur. Et puis c'est pas comme ça que je veux perdre ma dernière virginité.
Il enfonce son index dans mon anus. Sa verge continue d'aller et venir dans mon vagin. Clac, clac, clac... Des grands coups, pas vraiment d'amour. Son index bouge très rapidement dans mon anus. C'est pas le plus agréable, j'ai l'impression de me vider devant lui, de ne plus contrôler mon sphincter.

"Tu aimes ?"

Non. Sa langue vient me caresser. Ça, c'est plutôt bon. Mais il arrête vite. Il étale largement du lubrifiant sur mes fesses et mon orifice. C'est froid et plutôt gluant, pas vraiment agréable. Son doigt retourne plus facilement dans mon corps. Il n'y a plus cette légère douleur, mais c'est quand même bizarre.

"J'entre. Dis moi si tu as mal, d'accord ?"

Aie. Je me tais. Ça glisse assez bien. Aie. Aie...

"AIE !"

Il s'excuse, ressort, entre encore, fait de grands mouvements mais plus lents. C'est quand même pas très agréable. J'ai l'impression de tout souiller. Arrête s'il te plait. C'est bien, c'est assez humiliant comme ça, retires toi. 

"Enlève toi"

Il se retire. S'excuse. Il enlève le préservatif pour que je ne vois pas. Il y a des morceaux dessus. C'est dégueulasse. Il veut m'embrasser. Non.
Il veut reprendre dans mon vagin. Non plus. 
Il veut me faire un cunnilinctus. Pas question.

J'attrape le tas de vêtements au pied du lit, trie rapidement les siens, garde les miens. Je remet mon soutien-gorge, en cherchant mon boxer. Je remet rapidement mon sweater et le boxer que je viens de retrouver. Je saute dans mon pantalon et mes Doc Martens pourpres.

"C'est pas comme ça que ça devait se passer".

Je claque la porte. Il a parlé en même temps que moi, sur un ton triste.
Dehors il fait froid. J'allume une clope. C'est fini. C'est sale, mais c'est fini.

"Dommage...
-...c'était un bon coup"
Ecrit par Lady M, à 14:15 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Lundi (15/08/11)
Comme un lundi

-Merry ? Dis moi, que signifient ces runes ?
-Hum ? Elles apparaissent quand on enterre un roi. Donne moi un peu de tabac à pipe s'il te plait.

Ils travaillaient depuis plusieurs heures, et Merry réclamait du tabac depuis qu'il avait fini le sien. Pour sa part, elle fumait tranquillement en étudiant les runes inconnues. Elle avait étudié l'elfique et la langue des hobbits à l'université humaine, mais ne comprenait pas pour autant toutes leurs significations.

-Tu pense qu'Aragorn est mort ?
-Non. Il nous enterra tous. Je l'ai rencontré à 87 ans, il n'en faisait pas 40.

Il se rapprocha lentement dans son dos. Vivement, elle attrapa sa blague à tabac, et la rangea.

-Ho, aller ! Rien qu'une bouffée !
-Merry, tu fumes beaucoup trop.

Il se rapprocha encore, et la prit dans ses bras. Doucement, il l'incita à tourner la tête, et captura ses lèvres. Il lui donna d'abord un baiser doux et attentionné, mais au fil des secondes, il devint plus passionné. Elle se tourna sur son tabouret, pour lui faire face. Les lèvres du hobbit quittèrent les siennes, puis, il lui prit la main, et la mena dans sa chambre.
La, il l'allongea sur le lit, et reprit sa bouche tendrement. Ses petites mains commencèrent à la déshabiller, remontant sa jupe jusqu'à son bassin. Sa main passa doucement sous ses sous-vêtements, faisant soupirer la belle sous lui.


J'attrape mon réveil et le désactive. Cette fois c'est officiel. 
J'ai des rêves de geek.
Ecrit par Lady M, à 12:19 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Samedi (13/08/11)
Les idées éparpillées

Je ne l'ai jamais fait les yeux bandés. Je ne l'ai jamais fait dans un lieux public. En fait, je n'ai jamais vraiment rien fait d'extraordinaire.

J'ai le coeur en confettis et les idées éparpillées, parce que quand les gens ne me prennent pas pour une salope, ils me prennent pour une conne. Et qu'en fait, je suis un ersatz. 

Tu vois, en fait, je suis l'amie qu'on se tape quand celle qu'on aime refuse. Et il est théoriquement impossible que je refuse.
Alors, quand je le fais, je suis qu'une sale petite conne capricieuse.

Et puis, les discours sont blessants. "Non, je t'assure, je ne ferai jamais ça !". Ajoutez une dose de dégoût dans le "ça". Ajoutez une dose de dégoût aux regards qu'on me lance.

Mais moi, tu sais, tout au fond, j'ai juste envie de me sentir désirable, j'ai juste envie d'être embrassée doucement sur le front, avant qu'on me souhaite bonne nuit. Je voudrais juste sentir un corps chaud éloignant mes cauchemars.

Et  l'image qu'ont les autres de moi se reflète dans le miroir. En face de moi, de l'autre coté, il y a une fille au teint cireux, avec d'énormes cernes qui coulent sur ces joues. Elle a les cheveux tirés en arrière, et un peu gras. Elle regarde le néant, et dans ces orbites, on voit bien qu'elle s'ennuie à mourir.

Quand tombe la nuit, je fais danser mes doigts sur mon corps, et je me déshabille en imaginant que quelqu'un m'attend quelque part, qu'il regarde en réchauffant le lit. Avant d’accueillir mon corps. Mon corps qui se couvre de plaies et de bleus, parce que je ne fais pas attention. Mon corps bronzé, comme salit par les UVB cancérigènes. Mon corps que je lave le matin, sans rien faire d'autre.

Je ne me sens pas femme. En fait, je ne me sens pas du tout, je ne me sens rien. Un gros vide. Un peu comme dans ce sketch de P. Desproges ou Dieu va consulter Freud.
Je suis vide, c'est comme si je n'existais pas.

J'ai une vague dans l'âme et le Prince n'existe pas.
Est ce que je dormais aussi mal avant ces médicaments ? Est-ce que j'oubliais autant de choses ?

C'est pas important. Ça ne l'est plus.

Et mes doigts dansent sur mon ventre, ils caressent la peau douce et pâle, ils cherchent un endroit chaud ou se blottir. Parce que mes doigts sont orphelins de chaleur.
La protubérance d'un sexe masculin sous ma main me rassure, quand je m'endors.
Je n'ai jamais vu la célèbre érection matinale. Mais quand je me suis réveillée chez T, la plupart des garçons avaient la braguette grande ouverte.
Est ce que tout mes potes sont bien fait ? Est ce que ça se fait de se poser ce genre de questions ?
Je n'ai jamais vraiment vu  de sperme. Et je me sens vraiment seule dans mon corps.
Un jour, je tomberai enceinte, et j'aurai très très peur.

Je le sais déjà.

Parce que ça doit être effrayant de se réveiller, de ne pas avoir ses règles, et de sentir une toute petite vie grandir en soi, et dépendre de nos actes.

S'il te plait, j'ai très peur. Viens dormir avec moi.
Ecrit par Lady M, à 01:04 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Lundi (13/06/11)
Soir de Noël

 Je m'appelle Mahaut Teuerg, et si vous lisez cette lettre, c'est que je suis sans doutes morte.
Je sais, cette phrase est clichée, tirée des plus grands scénarios catastrophes. Et pourtant...

Nous somme le 23 Décembre 2011, et je devrais être en vacances, au coin de la cheminée depuis quatre jours maintenant. Mais voila, je suis coincée dans mon lycée. Attendez, je vais recommencer quelques jours avant.

Nous sommes le 15 Décembre 2011, et pour le plus grand bonheur de tous, la neige se met à tomber. En France, c'est si rare que tout est vite bloqué, les lycéens n'ont donc pas cours, et passent leur temps à s'envoyer des boules de neiges en attendant que les CPE leur disent de repartir.
A 17.30, tout le monde s'en va.
Le 16 Décembre, aucuns cars ne passent. Dix-huit centimètres sont tombés durant la nuit. Mais les élèves internes sont toujours la.
23 Décembre, nous sommes toujours coincés dans les locaux, avec le cuisinier et trois surveillants. Le chauffage est coupé depuis le 18, et pour survivre, nous portons des vêtements crasseux les uns sur les autres. Les surveillants ont ouvert le local à couvertures de l'infirmerie, et nous nous promenons avec notre couverture, plus deux couettes de survie gracieusement prêtées. Au total, quinze internes, dont sept garçons et huit filles, deux surveillantes, un surveillant et le cuisinier sont bloqués dans les locaux glaciaux, avec des provisions de plus en plus réduites.

Nos parents ? Oui, nos parents pourraient venir nous chercher. Mais je reprends :
Le 18, quinze autres centimètres sont tombés. Le 20, la température descend à -10°C. La neige devient un énorme bloc de glace, les routes deviennent des allers simples pour la Mort.
Le 22, le mercure tombe à -26°C, et y reste.
Alors voila. Nous sommes le 23 Décembre, je devrai préparer le réveillon, mais je suis enfermée dans l'internat, et le lycée ou je passe la plupart de mon temps. La grande verrière est si froide que le verre se fissure. Les portes sont bloquées par trente-trois centimètres de neige verglacée.  L'eau est si froide que les tuyauteries ont sautées.
Et nous en sommes à mettre nos couvertures en communs, et à dormir tous ensemble pour ne pas mourir de froid.

Je suis atteinte de la maladie de Raynaud, avec différentes complications que je ne comprends pas bien. Depuis deux jours, le bout de mes doigts se nécrose. Les lignes téléphoniques sont coupées, nous ne savons pas quoi faire pour empêcher mes tissus de mourir. 
Si les autres s'en sortent, moi, je vais surement mourir de la gangrène.

J'ai dix-sept ans.

Et je vais mourir dans le hall glacé de mon lycée, qui ressemble à une usine désaffectée.

Dites juste à mes parents, que je pense fort à eux. Leurs cadeaux sont dans ma chambre. Je ne peux plus écrire, mes doigts n'ont plus la force, ni la chaleur pour bouger.

Adieu.

Mahaut T.
Ecrit par Lady M, à 23:59 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Jeudi (02/06/11)
Un peu de tout ?

J'ai très envie de sexe ces temps ci. Parallèlement, je n'ai aucune envie d'être touchée, embrassée ou collée par qui que se soit.
Le problème, avec moi, c'est que je voudrais jouir seule, sans regards, sans hontes.
Quand il me regarde, j'ai l'impression d'être une de ces actrices porno. Ca me dégoûte autant de lui que de moi. Comme si... Comme si cela nous salissait, nous rendait ignobles et impropres à la race humaine.

Et je suis fatiguée.
Ecrit par Lady M, à 01:12 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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Dimanche (28/11/10)
Sans-Titre

Je vais bien ne t'en fais pas
Ecrit par Lady M, à 20:32 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".
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