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La vérité

"En vérité, l'art ne changera pas ce monde. Nous sommes inutiles."

Elle avait dit cela comme une évidence. Les mots étaient sortis comme une vague, une pulsion. Elle sembla réfléchir un peu à ce qu'elle venait de dire. Ses yeux devinrent sombres. Une larme naquit au coin de l’œil droit, puis glissa le long de sa joue. Elle était pâle. Une autre larme suivit. Puis une multitude d'autres. Elles glissaient silencieusement. Elle pleura longtemps dans la chambre obscure, avec cet autre qui la regardait, indécis, ne sachant comment la consoler. 

"Oui. Ce monde est fou, et l'art n'y changera rien. Nous sommes impuissants. Ce monde est fou, et nous le deviendrons, parce que nous en sommes conscients. Pourtant, nous aurions pu, nous aussi, être collés devant une télévision toute la journée, à nous lever uniquement pour aller faire un travail qui nous déplairait. Nous aurions pu. Mais nous allons devenir fous, toi, moi, et tout ceux qui sont comme nous. J'aurais voulu n'avoir jamais ouvert les yeux sur cette réalité."

Sa voix, un souffle au début de cette tirade, s'était enflée, avait grandit, jusqu'à devenir un hurlement désespéré. Elle s'éteignit dans un sanglot. Elle commença à chanter doucement, puis encore une fois, le rythme s'accéléra. Elle criait sa tristesse, elle criait un désespoir tout neuf, celui d'être différente, de voir les choses sans pouvoir les changer. Sa voix se cassait au fur et à mesure, et il la regardait tristement. Sa tristesse était contagieuse.

"Comment pourrions nous faire des enfants dans ce monde, dis moi ? Comment pourrions nous être si irresponsables ? Et s'ils avaient notre intelligence, s'ils devenaient fous eux aussi ? Aide moi, je t'en supplie aide moi ! Ne me laisse pas dans cette incertitude, cette incompréhension. Tu sais à quel point j'ai besoin, nous avons besoin de tout comprendre."

Ses supplications, ses larmes, ses cris, ses chants. Elle était touchante. Mais son corps semblait diminuer. Sa voix était plus faible. Sa peau plus pâle et froide que de coutume. Un vampire s'y serait trompé, en l'enlaçant. Mais les vampires n'existaient pas. 
Son corps tomba soudain en arrière, sur la chaise. Elle s'était évanouie.
Ecrit par Lady M, le Mardi 28 Mai 2013, 17:55 dans la rubrique "Histoires et Pornographie".