Love me, Take me, Betray me, Leave me

L'amour, au final, c'est comme une cigarette.

Quand tu le prends, quand tu l'allumes, il veut que tu avales.
Quand il te prend, quand il t'allume, tu veux qu'il te consume.

Peut être que c'est pour ça que je n'arrive pas à arrêter.

C'est devenu nécessaire. Il me faut ça pour continuer. Ses bras, sentir ses bras dans la nuit, quand des kilomètres nous séparent. Sentir qu'il travaille quand je me fais insulter, quand on me dit que je ne mérite pas le respect. Sentir que lui aussi, des fois, il galère, qu'il voudrait autre chose, qu'il a envie d'arrêter, de tout foutre en l'air. J'ai besoin de le voir pleurer comme il le fait parfois, parce que je dois repartir tôt à cause de ce foutu train. J'ai besoin de sentir l'air glacial qui m'entoure, quand ses bras me laissent repartir, m'abandonnent.

"J'ai besoin de moi, tu connais mes impasses, impassible tu passes les saisons à mes cotés, mes blessures me rassurent : je suis humain." [Psykup]

Même que pour ça, j'ai le droit au respect. Ne vous en déplaise. Même que mes efforts, même si beaucoup d'autres les font, ont le droit à la reconnaissance. J'ai le droit à la reconnaissance. Parce qu'il y en a qui ont abandonné, malgré tout. J'ai le droit d'être au moins bien traitée. Parce que la plupart des gens ne me comprennent pas, ils ne comprennent pas mes études, la difficulté, ce que je ressens, pourquoi je pleure aussi souvent, pourquoi je suis découragée, et pourquoi, malgré tout, je vais finir cette khâgne la tête droite et l'échine relevée. Je lutte pour faire ce dont j'ai envie, plus le temps passe, plus je m'en rapproche, plus je sens cet avenir qui arrive, même s'il subit des modifications. La seule chose certaine, c'est que je refuse le professorat. Je ne resterai jamais debout, comme eux, à me plaindre que ma classe se fiche de moi. Je veux du terrain, rentrer avec de la boue sur mes habits, que les gens me reconnaissent à cela. Et si je dois avoir des notes négatives pour passer, si je dois souffrir le latin, si je dois faire des choix qui ne sont pas bons (aucun n'est bon), et bien je le ferai, parce que la vie que je veux se rapproche à chaque jour, à chaque DS, à chaque DNS, à chaque khôlle.

Mais j'ai besoin de ça pour y parvenir.