Il y a des gens qui m'ont méprisée, jugée, bafouée, critiquée, avant de se rendre compte que je suis humaine aussi. Que je porte, comme tout le monde, mon poids de souffrance.
Plus rien n'a de sens. Pourtant, j'en cherche un caché, je cherche à savoir, à comprendre. Pourquoi ?
Pourquoi des gens que j'aimais sont morts si tôt, pourquoi, enfermée dans cette chambre, je ne pouvais hurler, pourquoi je suis, comme on me l'a déjà dit, si douée pour perdre ce(ux) que j'aime ?
Pourquoi, merde ?!
Pourquoi je suis quelqu'un comme ça, d'aussi détestable, même quand je fais des efforts pour être quelqu'un d'autre, très aimable ? Pourquoi chaque jour je ressemble un peu plus à la psychopathe de mon rôle de théâtre ?
Moi, à chaque jour qui passe, je perds un être cher, je fais des erreurs irréparables, je tombe à force de lever les yeux au ciel, je marche dans la merde, je me confond à la fange qui recouvre le sol. Je ne peux plus pleurer sur mes propres erreurs, il y a un temps pour tout, et pourtant, je regrette, et je ne parviens pas à oublier.
Si j'avais su tendre la main au bon instant, est-ce qu'il serait décèdé ? Si j'avais su sourire, est-ce qu'il serait resté ?
Les questions se posent et restent sans réponses, je m'enfonce dans le néant, c'est juste que je ne suis rien, pauvre caméléon incapable d'exister par lui même.
Je me plains, je rêve, mais on n'a pas tout le temps. Il faut avancer, il faut réfléchir. Mais les béliers ne réfléchissent pas, et les chiens sont trop fidèles et stupides pour penser par eux même.
La conscience infinie du néant terrorise les malades, et moi je suis pétrifiée par ce vide sous mes pieds, qui s'étend à l'infini et ne parait pas pouvoir être comblé.
Il faudra bien mourir.