Cher absent.
Ce nom te va si bien. J'ai besoin de ton absence. Je t'ai tellement regardé que j'ai oublié ton visage. Je ne sais plus. Maintenant, tu es, comme la plupart des autres, une ombre blonde dans mes souvenirs.
J'ai besoin de ton absence, parce qu'alors, tu n'existes que pour moi. Tu grandis en mon sein, comme la douleur. Je t'aime tellement que je t'en hais.
"Tu es à moi.
-Oui.
-Dis le. Dis que tu m'appartiens.
-... Je suis à toi..."
Quand tu me réponds, quand tu es devant le lycée, tu te remets à exister, et je me souviens que tout ça n'a pas été un rêve de ma part. Tu me disais ça, en me prenant avec violence sur ton lit. L'expression du mâle. Dans un sursaut d'animalité, tu me prenais en me demandant de dire des choses typiquement humaines. Je t'en veux tellement que je te pardonne.
Ton existence m'insupporte. J'aurai préféré t'inventer. Non. Je me mens à moi même.
Je préférerais que tu ne rejettes pas mon amitié, après m'avoir proposé la tienne.
A tort. A jamais. A toi, toujours.