Et pourtant, pourtant chaque mois je perds un enfants, chaque fois je tue la chair de ma chair. Et je sens cet enfant qui s'écoule le long de mes jambes, qui rougit mon corps sale, et qui cri. Nos pleurs se mélangent, déchirés entre la douleur de mourir, et la douleur de perdre une partie de soi. Emporte moi, mon amour, emporte moi avec toi.
Et je hais mon père, je hais le père des Hommes, car c'est leur faute si je suis une femme, et c'est leur faute si chaque mois je vomis mes
enfants. Fais m'en un, pitié, ma chérie.
Je me déçois, car je ne suis pas capable de sourire véritablement, ni de m'intégrer. Je suis incapable de toucher quelqu'un sans me dégouter. Je veux vomir ces contacts et ces paroles ratés. Plus je vais mal et plus je vis, plus j'ai honte.
J'ai honte d'aller mal alors que je suis une européenne qui a tout pour vivre bien.
Regarde mes enfants mourir.