A cette heure de la nuit, tout est possible, surtout le pire.
Je lui ai dit. Je n'ai pas envie. De faire l'amour. D'être avec toi. D'être moi. Tu comprends, c'est pas tant que je suis mal avec toi, c'est surtout que je suis mal avec moi. Pourquoi ne comprends tu pas ? Je veux dire, c'est clair pourtant.
Je me sens différente des gens, des autres, et cette différence me dégoûte. Parfois, j'aimerai juste être folle, ou être un de ces zombies formatés qu'il y a dans la rue. Me dire qu'être enfermée n'est pas la pire chose qu'il puisse m'arriver. Que faire souffrir l'Homme qui m'aime est bien plus cruel que de le tuer. Ou le contraire.
Tuer la personne que vous aimez n'est pas la pire chose que vous puissiez lui faire.
Je me sens différente, hors caste, comme si... Je n’étais pas née à la bonne époque.
J'eus préféré mourir aux cotés de mes frère Ukrainiens pendant la guerre contre l'Armée Rouge. J'eus apprécié de mourir exécutée dans les maquis.
Sale terroriste. Connasse d'anarchos. Déchet humain. Salope d'anticapitaliste.
Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Blaise Cendrars
Bonjour, c'est moi !
Et je rêve que des clans me recherchent, m'attrapent et me violent, je rêve que je prend du plaisir à être torturée, alors que j'ai peur.
Je fais des rêves d'enfant de dix ans, si vieux que tout ses traumatismes ressortent en cauchemars.
Toutes ces batailles perdues, tous ces coups d'épée dans les ailes d'un moulin. Je cours contre le temps.
Et je perd toujours.
J'aimerai être belle et désirable, être une pute moldave, avec un phallus entre les jambes.
J'aimerai être douce et gracile, aussi gentille et polie que jolie.
Je ne suis ni l'un, ni l'autre.
Aucunes options. Livrée sans frais sous huit jours, sans supplément. Garantie 25 ans. Possibilités de dysfonctionnements au bout de 15 ans. Possibilités d'écoulements sanguins au bout de 13 ans. Utilisez avec précautions. Tenir hors de portée des enfants. De petits éléments peuvent se détacher et étouffer les plus jeunes.
Nous sommes conditionnés, éduqués par la télévision, zombiefiés par le téléphone cellulaire, nous sommes contrôlés.
Sois jaloux. Sois gentil. Sois beau. Agresse les gens qui déconnent avec ton petit ami.
Salope. Pute. Connasse. Enflure. Enculée.
La langue Française est riche et belle. Surtout pour les femmes.
Et moi, moi, je me perds dans les mots, comme dans une forêt labyrinthique, comme enterrée sous le poids des mots. Ils m'ont mise en terre alors même que je respirais encore.
Suis-je bien Je ?
Et écrire devient facile, passé minuit, parce que j'ai peur de dormir, et que la fatigue fait dire beaucoup de choses, stupides. Comme quand on a abusé d'alcool. Mais je m'en fiche. C'est ici que je laisse une part de moi. Ici que je gagne mon immortalité.
Je préfère rester dans les mémoires comme folle que comme pute-au-QI-n-excédant-pas-10.
J'ai peur d'être comme ces filles, qui se rendent futiles par peur de l'intelligence. A moins que je ne me rende intelligente par peur de la futilité.
Ce serai reposant, d'être futile, d'avoir comme seul dilemme "Putaiin, maiis keske je mé ce mat1".
Merde aux IPhones et autres Ipads, merde aux télévisions écran plat, merde aux téléphones cellulaires qui font frigo, chaussure gauche, billet de train, choucroute et poupée gonflable, mais pas téléphone.
Merde au Capitalisme (mais que dieux bénissent les clopes).
Et surtout, mes amis :
Merde à moi !