Aujourd'hui j'ai passé une radio pour mes poignets qui sont de plus en plus douloureux.
La salle était impersonnelle, la radiologue ou assistante ou je ne sais quoi m'a juste dit "bonjour" et "au revoir".
Moi, je passais ma première radio, et pendant longtemps je suis restée seule dans la pièce. Il y avait un bio-hasard sur la porte qui me séparait de la radiologue ou assistante ou je ne sais quoi. Et ce n’était pas rassurant, de ne pas savoir ce qui se passait, de ne pas avoir de contact humain avec cette dame si proche et si loin de moi. D'être face à cette armoire métallique pleine d'instruments médicaux effrayants.
X à raison, il y a de moins en moins de rapports entre patients et médecins/infirmiers/aides soignants. Même aux jeunes, on explique plus ce que l'on fait.
C'est effrayant.
Et dans ma tête, depuis la soirée Frissons, il y a des souvenirs que j'aurai voulu oublier. Maud a raison. Je n'oublierai jamais. Je devrai toujours vivre avec cet ignoble souvenir dans le crane et dans le coeur.
Mais moi, moi je crève de peur quand j'entends une porte s'ouvrir dans la nuit, quand j'entends des pas ou une lumière qui s'allume.
Je pleure seule, je continue à hurler dans ma tête.
J'ai peur d'aller me coucher, de dormir, j'ai peur et mal, et ça me tue.
Tout le monde oublie ce fameux soir, cette fameuse nuit. Mais dans ma tête elle s'ancre de plus en plus. Je n'arrive plus à être enfermée sans paniquer. J'hyper-ventile. Je pleure. J'essaye de crier. Mais je ne peux plus.
Tout le monde oublie. Comment pourraient-ils s'en souvenir, alors qu'ils ne l'ont pas vécue, cette horrible nuit ?
Comment pourraient-ils comprendre ?
A qui pourrai-je donner ce poids qui écrase ma frêle poitrine blanche.
J'ai peur. Laissez moi sortir !
à 15:54