Demain, ça fera un mois, enfin, que j'ai arrêté de me consumer. Dans tous les sens du terme.
Un mois sans cigarette. Un mois aussi, dans une profonde mélancolie, un profond dégoût de tout, et une perte d'envie générale, excepté en présence de F.
Un mois que je m'enfonce, que je me fais disputer, et que je m'en fiche. Terra entière peut bien brûler, je ne le verrais même pas. Rien ne me touche.
C'est quand même beau, de pleurer autant sans que personne ne le voit. Quelle bande d'abrutis.
Mais à coté de ça, il faut que je prenne soin de ma soeur, et quand je dis non à L pour quelque chose que je n'ai pas envie de faire, on me répond "Nous, on aura plus envie non plus".
Mais après tout, passer dix-huit ans avec moi ne suffit pas à comprendre que je ne suis pas à l'aise en présence d'enfants, ni que je déteste lire à voix haute. Alors reprochons moi gentiment le fait de ne pas vouloir faire la lecture du soir seule avec lui !
Reprochons moi le fait d'être taciturne, et mon caractère, décidons qu'il suffit de me disputer à longueur de journée et...
Merde !
Voilà tout. Je replonge doucement dans un mal-être qui m'étouffe, mais c'est tellement plus simple de ne pas chercher, et de juste me reprocher ma façon d'être en permanence. C'est tellement plus simple de me reprocher d'être à l'origine du mal-être de ma soeur, et de me dire que je n'ai pas de coeur de ne pas me soucier d'elle plus qu'à l'ordinaire.
Moi, je m'en fous.
C'est bien ce qu'on me reproche.
Et de rater le permis, aussi.