J'ai fait un tas de choses aujourd'hui. Entre deux moments d'ennui, j'ai parcouru de longs articles, écrit une lettre indignée à la marque S, à cause de sa publicité mettant en avant une femme alanguie, révisé, lu des tas de mails qui m'ont rendue mélancolique, révisé, pris des photos, révisé, fumé, révisé, étudié des lectures analytiques, téléphoné à 2.30 du matin...
Du coup, je n'ai pas vraiment pris le temps de m'habiller, de me coiffer ou de me faire belle. Une douche rapide et les premiers habits venus ont tout à fait fait l'affaire. Mais ce n'est pas aujourd'hui qui compte, c'est demain.
Demain, ou mon réveil va sonner à 5.30, vicieusement, demain ou je prend la route à 6.30, demain ou à 7.45, je l'espère je serai devant ma salle, et toute proche de mes vacances. C'est demain que, véritablement, j’achèverai mon année de 1ère S SVT, ainsi que toutes les complications et tous les moments de joie qui l'ont marqués.
J'ai encore reçu un bon nombre de messages d'encouragements, ceux qui te font honteusement quitter ton jeu en cours pour remettre le nez dans ces fichues lectures analytiques, dans ces toutes petites fiches remplies d'informations, dans la façon de rédiger un beau commentaire, sans oublier l'ignoble fiche récapitulant les époques et les styles, puis les figures de styles.
Et au milieu de tout cela, je ne peux m'empêcher de repenser à toutes les Mmes Français, et à mon seul et unique M. Français. Il y a deux ans, je passais le brevet avec à peu prés les mêmes sujets d'études que cette année. Et bien, je me sentais mieux préparée.
Enfin, il n'y avait pas d'oral, j'avais eu un unique prof cette année là, et je m'étais amusée en cours, au point d'apprendre par le coeur mes leçons, sans les voir comme un ennui et un devoir pesant.
J'ai les idées confuses, non ?
Bref. Tout ça pour dire que l'EAF, je ne le sens pas très bien. D'abord, parce que j'ai tenu 5 pauvres petites minutes à l'EAF blanc, et que j'ai candidement décrit Dom Juan comme une pièce classique. Au moins, maintenant, je sais qu'il s'agit d'une pièce baroque.
Je prie tous mes dieux pour tomber sur Dom Juan, Candide ou Bel-Ami. Ce qui représente tout de même la moitié du programme.
Cependant, si je tombe sur Le discours sur le Bonheur, ou Le Mondain, je pense que la journée va être triste.
Pourrait on m'expliquer l'utilité de faire stresser de pauvres adolescents boutonneux avec un oral de français, comprenant un exposé et un entretien ? Enfin, pour cet exposé ?
Pourquoi ne pas juste venir en disant "Bonjour, je lis beaucoup, j'ai un peu de culture pour mon âge, pouvez vous me donner l'EAF s'il vous plait ? Merci, au revoir !"
Ensuite, pourquoi faire stresser de gentils petits élèves, en leur disant qu'ils peuvent tomber sur un prof qu'ils ont eu au collège (Mme B ? Mme D ? M. D ? Mon dieu, que de peurs de ne plus être à la hauteur !), ou pire ! Des amis, collègues de leurs parents ?
En effet, j'ai appris avec stupeur que je pouvais très bien tomber sur des amis de mes parents, ou sur des amis de mon frère.
Non, franchement, l'oral, c'est une mauvaise idée, surtout pour les enfants de professeurs. Et encore, j'ai la chance de ne pas pouvoir tomber sur ma propre famille, qui reste bien sagement dans les classes de primaires.
Tout ça pour dire...
J'ai peur.
(et en plus, j'ai pas eu le droit d'aller en bivouac à cause de ce stupide oral !)
à 21:12