Love me, Take me, Betray me, Leave me

Au loin on voit tourner la mouette autour d'un point noir sur du bleu, nul ne sait qu'elle guette son amoureux.
Vole mon cœur vole, la mouette me l'a pris.
En mer qui à l'idée étrange d'être amoureux d'un oiseau blanc ? Si ce n'est pas un ange c'est un enfant.
Vole mon cœur vole, la mouette me l'a pris.
Garçon quand tu dormais à Sête au grand soleil sur tes filets elle a pris la navette et elle a filé.
Vole mon cœur vole, la mouette me l'a pris.
Depuis c'est bien fini la pêche : il y a des trous dans ton chalut. Quand la nuit se fait fraîche tu ne ris plus.
Vole mon cœur vole, la mouette me l'a pris.

Les jours passent et se lassent sans saveurs. Qui étais-je il y a quelques jours ? déjà je l'oublie. Rien ne reste à l'infini, je l'ai appris, et cette fois je retiendrai bien la leçon. Je suis fatiguée de souffrir de mes erreurs et de chanter toujours cette vielle chanson de désespoir aux notes si tragiques. Et demain, il pleut. A moins qu'il ne pleure, je ne sais plus quel verbe conjuguer. Je craque et l'alcool ainsi que la drogue ont à nouveau un goût de sourire et de sexe. C'est bon de s'envoyer en l'air quel que soit le sens du terme. C'est bon d'oublier et de faire les cent coups, malgré l'effet boomerang.
Mais pourquoi ça vous revient toujours dans la gueule ?!

Tant pis, quand tout sera fini, je recommencerai à dormir tout le jour et à me rendre folle la nuit. J'en ai besoin, de cette douce drogue. A croire que je peux sauter du toit sans embrasser la Mort ou l'Ignorance par la suite. A croire que je suis de ces fleurs Immortelles, emportées par le vent les nuits d'automne. Je divague.

Les vagues : oui je voulais aller voir la mer qui pourtant n'a rien de merveilleux. Et mes draps sont vides de chaleur et d'Amour. Mes danseuses sont parties dans les étoiles tandis que le Prince mourrait dans les bras d'une garce. On apprend à faire avec, c'est tout. C'est toujours tout : on oublie, on recommence et les nuits passent comme des secondes : déjà le soleil se lève, et il faut aller chercher le sommeil des heures durant.

Tout ça pour dire que, quand je serai adolescente, je ne croirai en rien, parce que personne n'en vaut la peine. Même pas moi, ni mes anges envolées qui me donnaient un Amour factice, auquel on préfère croire pour ne pas mourir le lendemain. Oui, demain c'est mon corps qu'on jettera à la mer, sous le rideau fin de la pluie, et je retrouverai mes Amours perdues et volées. C'est parce que je les hais que je leur ferai l'Amour, et puis la mémoire m'effacera comme mes songes d'été, ne laissant que les cauchemardesques viols dans l'esprit de tout un chacun.
Mais demain je serai endormie pour l'éternité, et je retrouverai mes cadavres perdus.




(En colo, parfois, on pète un câble)