Love me, Take me, Betray me, Leave me

Alors comme ça, toi, tu te permets de disparaître de ma vie, sans rien dire ? Tu m'effaces, sans demander ton reste, sans demander mon avis (pour changer). Si j'avais su, que c'était un adieu et pas juste un au revoir, j'aurai fait plus qu'un simple signe de la main sur ton palier. Tu me demandes d'exister, d'être là, de partir... Mais le lendemain, tu m'effaces, tu effaces tout ce qui est moi et qui pourrais te toucher, tous les endroits où je pourrais te parler, sans même me laisser te dire merci. Merci pour la musique d'Artaud. Je l'avais étudiée en théâtre. Si j'avais su, je n'aurais pas joué à la forte, à la fille qui s'en fiche, qui n'est pas amoureuse. Parce que je le suis, mais je ne voulais pas être en position de faiblesse. Alors j'ai fait celle qui s'en fiche. Aussi pour que tu lâches mieux prise, parce que je me suis dit qu'il serait plus facile d'être amis si j'avais juste l'air de jouer. Mais je ne m'en fiche pas. Loin de là. C'est peut être aussi pour cela que je drague les autres mecs devant toi, et jamais quand tu es absent.


Dans le miroir, mon corps parfait danse pendant que je pense à toi. Depuis que je pèse moins de cinquante-cinq kilogrammes, mes courbes sont à nouveau harmonieuses. Je n'ai plus ce petit ventre qui me complexait tant. Mon corps est juste parfait, il a même l'air musclé. Il faut bien qu'il le soit, puisqu'il n'y a plus de graisse dessus. Il faut bien que quelque chose ait remplacé tout ce gras qui me rendait hideuse. Mon corps parfait danse, mi nu, et si je ne voyais pas mon visage, je pense que je pourrais le trouver attirant, malgré les os qui ressortent au niveau des côtes, des hanches et du collier. Mais je vois ce visage. Et moi, je ne le trouve pas beau, mais répugnant.
Je me demandais, est-ce que tu penses que les gens beaux se reconnaissent entre eux ? Une sorte de... Je ne sais pas, un accord tacite peut être, qui les obligerait à se reconnaître comme beaux, et à se le faire ressentir l'un à l'autre. Parce que, même si tu me l'as toujours dit... Je ne me suis jamais vraiment sentie belle avec toi. J'ai toujours été un peu complexée de ne pas te valoir. Ne pas être à la hauteur. Ne pas valoir le coup. J'ai l'impression qu'à part en sexe, et encore, je n'ai jamais valu le coup pour toi, parce que je ne t'ai rien apporté.



« Des remords et des couplets... J'ai pas les mots pour dire ce que j'ai, alors je noircis le papier ». L'EDC

C'est peut être ça mon problème. Ne jamais être sûre que je vaux le coup. Un putain de complexe d'infériorité, que je traite en séduisant le plus d'hommes possible. Et il n'y en a qu'un vers qui je veux toujours retourner.

Tantôt, on m'a dit que Sweet Dreams est une chanson qui me correspond bien. Pourtant, j'ai toujours imaginé que la femme pour qui cette chanson a été écrite est le genre de femme magnifique, grande et respectable, délicate et forte pourtant, le genre de femme qui vous fait tomber amoureux d'un battement de cil, sans même vous jeter un regard, en repoussant une masse ondulée et soyeuse de cheveux fins comme de la soie. Et moi, non, ô non, je ne suis pas ce genre de femme. Moi, je dois calculer, danser comme Lily Bart pour séduire. Je ne suis pas le genre de femme dont on tombe amoureux.

Pourtant, toi, tu dis que tu l'as été.
Et Lui aussi. Il dit même qu'Il l'est toujours, et moi, j'aimerai Le revoir.
Juste Le revoir.
Pour voir.
Pour savoir.
Parce qu'on ne sait jamais.

 « Some of them want to use you, some of them want to be used by you, some of them want to abuse you... »
Celui que vous voulez. Mais j'ai un faible pour Wykked Witch.



Ouais, moi, avec mon corps pourri et trop maigre, presque parfait mais pas assez photoshoppé, je ne suis pas le genre de fille dont on veux abuser. Parce que maintenant, tout le monde pense à nouveau que je suis mineure. Je suis bien trop maigre pour peser plus de seize ans dans l'existence selon les gens. Je veux dire, c'est vrai, la dernière fois que j'ai fait ce poids, j'avais effectivement seize ans. Mais le temps a passé, il serait temps qu'il se voit un peu sur mon corps. Tout ça pour dire que...


Tu m'as effacée, et moi, je voulais rester encore un peu contre toi. Ou au moins, te dire au revoir comme il se doit.
Mais peut être que tu liras ça et que tu regretteras, alors, oui, peut être qu'alors tu me laisseras te dire au moins au revoir comme il se doit.