J'aurai du écouter. C'est l'
une des premières musiques qu'il m'avait donné. Les musiques définissent les gens. Je le sais pourtant. Il faut faire attention. Si j'avais écouté, j'aurai su à quoi me destinait l'avenir, j'aurai pu éviter bien des larmes.
Je suis trop grande pour vouloir me faire du mal maintenant. J'ai dépassé ce stade. J'ai dépassé cette débilité. Mais pourquoi. La douleur. Les larmes. Je perds mon souffle. Et mon corps. Pourquoi les larmes ? Pourquoi cette envie de centraliser la douleur, ce besoin d'effacer. Les larmes. J'ai besoin d'effacer cette période de ma vie. D'effacer les larmes qui dégoulinent. Je veux reprendre mon souffle. Je veux de l'alcool.
Je veux juste souffrir une bonne fois pour toute. Je veux que tout s'arrête. Je veux une pause. Je veux que tout s'arrête, les larmes et mon corps. Mes pensées. Que tout se taise. J'ai besoin de silence. Sentir mon cœur battre. Sentir le sien.
J'ai envie d'arracher son cœur. De le tendre à bout de bras. J'ai envie de le frapper. L'atteindre, juste l'atteindre. Je ne veux pas lui faire vraiment de mal. Je ne veux pas le blesser. Je n'ai jamais. Voulu.
Il ment. Les promesses. "Même si on casse, tout se passera bien pour le Hellfest". "Je veux continuer à t'aider". "Je serais là tout de même". Il ment. Il ment. Maintenant, il ne veux plus m'aider. Maintenant, il ne veux plus être là, ne plus rien avoir à faire avec moi, et les larmes dévalent mon visage, trempent mes habits. J'ai mal aux yeux bordel.
Je voudrais centraliser la douleur. Faire exploser mon cœur. Il faut que j'écrive. Il faut que je maintienne le cap. Il faut que tout aille bien. Il ne faut pas courber les épaules. Il faut que je sois forte.
Mais je veux centraliser la douleur. Qu'on en finisse. Que tout finisse. Cette vie sans avenir. Ce passé sans éclat. La certitude de finir seule. Les amants. Les amours toujours fausses et vaines. Putain ! Que tout ça finisse dans un coin d’égout. Dans le sang. Que tout finisse. Entre quatre planches.
Écrire. Écrire, c'est la seule solution pour ne pas passer à l'action. Ou vivre une autre vie.
Et ces pensées stupides "
D'ici, si je saute, je pourrais bien ne jamais me relever". "
Si je glissais en fermant mes volets, ce ne serait pas très grave".
Je vais te dire... Non. En fait, non.
Tout ça, ça vient automatiquement. Mes doigts frappent les lettres, et tout peut sortir. Je m'en fous. Mais je ne veux pas de votre pitié.