Mon coeur éclate, la mort est mon lot.
Il s'est passé pas mal de choses ces derniers temps. Des choses qui me rendaient trop heureuse pour en parler ici, malgré les disputes du week-end, malgré le mal que je lui faisais inconsciemment. Il faut croire qu'on ne voit pas forcément à quel point on détruit une personne. Si je le détruisais réellement, parce qu'après toutes ces discussions où j'ai tenté d'être le plus sincère possible, après en avoir parlé à ceux qui étaient témoins sans voir pour autant, et à ce qui ne voyaient pas et qui jugent d'autant mieux, j'ai des doutes. De sérieux doutes, plus seulement sur moi, mais sur lui aussi.
Si un humain quelconque me demandait ce qui se passe, je lui dirai que je suis tombée sur un PNJ, sans en expliquer plus. Il se trouve que je n'ai plus envie d'en parler. Je n'ai plus envie de me poser des questions. Je n'ai plus envie de penser tout court, et pourtant, je suis en période de révisions, ce qui m'embête bien.
Après une semaine à me traîner d'un endroit à un autre, à me faire ballotter par la vie et les larmes, je n'ai plus aucunes envies. Quelque chose en moi est mort, mais ce n'est pas le plus important. Le plus important, c'est que quelque chose en moi est mort à cause d'un individu, qui somme toute, ne m'a jamais assez aimée pour me faire confiance, même s'il en était persuadé. Parce que ça, ce n'est pas de l'amour. Je l'ai décidé il y a peu, mais je l'ai décidé, et maintenant, cet individu pourra dire tout ce qu'il veut, je ne croirais pas que cela ait pu être de l'amour. J'ai décidé que j'étais assez grande pour savoir comment on traite quelqu'un qu'on aime, et j'ai décidé que ce n'est pas comme ça. J'en ai le droit car je suis mon propre dieu, et personne n'a plus le droit de me dire que c'est sa façon à lui d'aimer.
Ho, je ne dis pas que ma façon est irréprochable. Je ne dis pas ne jamais l'avoir blessé, au moins inconsciemment. Je ne dis pas que tout est de sa faute, parce que je n'ai pas envie de m'abaisser à ce genre de considérations saugrenues et évidemment fausses. Personne ne peut porter le poids entier de la culpabilité en amour. (Mais écoutez moi donc disserter, bien mieux qu'en philosophie, sur une chose dont j'ignore tout !). Mais le fait est que, au moins, j'ai essayé de ne pas tout détruire, face à ses remarques, j'ai essayé de redresser le cap, et je ne suis pas sûre que tout le monde puisse en dire autant.
Le fait est que je ne me suis jamais sentie aussi mal de toute ma vie. Même pas avec mon Fantôme, parce qu'avec lui, tout s'est fait sur le long terme, en douceur presque, que ce soit la prise de conscience qu'il ne reviendrait pas de si tôt aux alentours de mes quatorze ans, ou que ce soit lors de la rupture de nos fiançailles, où en plus, je jouais mon propre rôle sans subir l'action toute entière.
Le fait est qu'une partie de moi a été étouffée, bâillonnée, maltraitée pendant plusieurs mois, et maintenant, elle a peur de sortir, cette partie qui se voit maudite.
Le fait est que mon coeur a explosé en un millier de morceaux de larmes, qui ont souillé tous les lits dans lesquels j'ai dormi depuis plus d'une semaine.
Et malgré tout, je ne le déteste pas. Malgré tout, j'ai envie de le revoir, chose qu'il me refuse ; j'ai envie de lui parler, chose qu'il me refuse ; j'ai envie de le toucher, chose qu'il me refuse...
Malgré tout, il s'est imposé comme une drogue qui m'a été subitement retirée, sans que je n'ai rien à dire. Sans patch pour m'aider. Sans gélule pour oublier. Mais son odeur dans le vent. Ses cheveux blonds qui flottent. Ses yeux clairs, orageux lorsqu'ils se tournent vers moi.
Il se trouve que je suis encore très amoureuse de lui, malgré tout le mal qu'il m'a fait. Je ne devrais pas le dire face à un PNJ, n'est-ce pas ? Mais peu importe, puisqu'il ne lira jamais ces mots. Et même s'il le faisait : "Sache qu'ici, je suis la seule qui puisse choisir ce que je veux dire. Ceci est mon Nirvana, MON lieu sacré où toute la merde que tu me reproches d'avoir dans le coeur peut s'écouler. Regarde la période pendant laquelle nous étions ensemble : rien. Mais maintenant, je peux parler, je peux hurler, et tout peut ressortir sous forme de milliards de petits poignards, aussi aiguës et aiguisés qu'il me plait. Ici, c'est ce que d'autres ont nommé une "boîte à vomi", une "chambre noire". Ici, c'est l'inconnu de l'équation, le trou noir, et j'y dis ce que je veux, mais surtout ce dont j'ai besoin pour être bien."
A trop parler dans le néant, on oublie qu'il y a des choses qui peuvent être dites dans des havres de paix.
Tu veux savoir ? Le plus dur, dans tout ça, c'est mon sentiment d'être coupable pour toute l'humanité, mais aussi mon sentiment d'être conne, mais surtout mon sentiment d'être faible, si faible, face à toi, et qui, ne m'a, jamais, abandonnée, depuis, que je, t'ai fait, part, de, mes, sentiments, la, première, fois.
Voila. Maintenant, je suis à bout de souffle. Je suis à bout de force, de pensées, de tout. Je suis à bout et je ne peux plus reculer, maintenant, je ne peux plus quitter, comme toi tu l'as fait, plus maintenant, avec les concours dans moins d'un mois. Tu sais quoi ? Maintenant, je peux prétendre à la sous-A. Tu t'en fous ? EST-CE QUE TU AS ÉTÉ FIER DE MOI, RIEN QU'UNE FOIS ? Moi je l'ai été. Même quand tu es parti de là, j'ai été fière que tu ailles au bout de tes idées. Fière que tu t'en sortes quand même un peu.
Merde.
Ce n'est pas de ça. Pas de ça que je voulais parler.
J'ai besoin de parler de toute cette merde, plus merdique que la pire des merdes. Mais je crois qu'après une semaine à souffrir et à parler aux autres, les mots se sont taris, laissant la place aux maux. Ils grandissent, pulsent, rétrécissent au gré des heures et des jours. Mais au final, ils sont toujours là. Et moi, j'essaye juste de les décoller de ma poitrine qui me fait mal, à force de fumer pour qu'une drogue prenne le pas sur l'autre, afin qu'ils aillent faire leur petite vie ailleurs, tranquilles, sur quelqu'un d'autre, ou sur un mannequin de papier, ce qui serait mieux pour tout le monde.
Je divague.
Tout ça pour dire que je me suis rarement sentie aussi seule, malgré le retour de mes amis, depuis que tu m'as quittée. Et les chansons de
Jack et d'
Emily me font un bien fou.
à 21:00