Je suis une petite boule de haine en ce moment. Je hais les Gros de mon lycée, je hais ces privilégiés qui se permettent de nous rabaisser et de nous mentir.
Mon lycée me donne de quoi avoir la haine contre lui. Je suis une vraie mégère ces temps-ci, au point de parfois crier sur J.
Ma pauvre gorge endolorie passe énormément de temps à hurler contre le système dans lequel je suis, et tout objet à la hauteur de mes Doc's s'expose gravement au risque de rencontrer ma semelle.
Mais cette haine à une base de tristesse, une base d'amertume et de frustration.
Alors pour oublier, je m'enfuis avec la Compagnie Noire, je baise ce cher Bleuet sur les lèvres, j'expose mon corps nu à la vue de Big Brother, pour le rendre jaloux de ma jeunesse. Mais quand mes yeux quittent le doux refuge des images formées par les mots, je ne peux empêcher deux ruisseaux salés de s'écouler sur mes joues, quand je vois dans quel endroit je me dois de dormir. Les murs sales et délabrés, le papier peint déchiré et moisi, mes deux colocataires aux huit longues pattes effilées, bien au dessus de ma portée, et la noirceur des rideaux autrefois blancs, qui laisse à ma chambre sale une impression de ruine et de désolation...
J'étouffe.
à 18:44