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J'aurais voulu parfois...

Je ne pensais pas qu'on pouvait souffrir autant.
J'ignorais cette douleur poignante.
Je ne savais pas qu'on pouvait pleurer aussi fort et aussi longtemps sans s'arrêter.
Je n'imaginais pas qu'on pouvait crier autant sans réussir à extérioriser.
Je ne croyais pas qu'on puisse avoir plus mal pour le deuxième amour que pour le premier.
Je n'avais pas eu à l'idée qu'on pouvait fumer en sanglotant.

Je suis restée longtemps, assise à hurler dans la pénombre de ma chambre, les larmes dévalant mes joues, les mains emprisonnant mes tempes, et les jambes repliées. Comme un petit foetus. Une petite boule de larmes, le visage salé et salit, les jambes tremblantes, les cheveux épars. Le maquillage qui dégouline, noir sur mes joues pâles, mes lèvres rougies d'avoir été trop mordues. Mon corps trop maigre, glacé, tremblotant. Ma gorge arrachée par l'air, les gémissements. Je n'arrive pas à respirer, je n'arrive pas à arrêter, je n'arrive pas.

Je ferme les yeux parce que je suis perdue, je ne veux pas voir à quel point les larmes sont présentes, je les sens couler le long de mes joues, je les sens tomber sur ma chemise de nuit, je sens l'eau glacée et souillée qui vient de moi même, et c'est bien suffisant.

Le froid me glace quand j'ouvre le velux. Je sanglote trop fort, mes gémissements se répercutent dans la nuit pleine de brouillard. Je ne sais pas si c'est une larme ou une goutte de pluie sur le papier fin de la cigarette, je sanglote en aspirant la fumée noscive. Je ferme les yeux, j'ai envie d'hurler, mes jambes ne me tiennent pas, je tombe doucement. L'air frais envahit la chambre, emporte l'odeur de nicotine. Je reste prostrée en moi même. Je reste pleine de remords et de tristesse.

Pleine de trop de choses qu'il me faut partager avec la seule personne qui compte autant que Lui. Donner une part de mon chagrin à ma Soeur d'âme. Abandonner une part de moi même dans ses bras, pour ne plus avoir à me supporter.

Chaque fois que je pense enfin être calmée, je repars en sanglots plus violents que les précédents. Mon coeur reste gros, trop gros. J'ai envie de l'arracher une fois de plus.
J'ai besoin d'Elle, j'ai besoin de Lui.

Le simple fait de parler avec lui me fait pleurer. Je reste stoïque dans ce que j'écris. Comme si j'étais vraiment forte. Comme si j'étais vraiment courageuse. Comme si je m'en foutais...

Comme si rien n'avait existé.

L'oreiller était trempé avant que je ne m'endorme. Plus d'une heure à se retourner dans le vide et le froid d'une maison ou l'on est seul. Plus d'une heure à s'enrouler dans la couette en enfouissant le visage dans une peluche sentant la poussière. Plus d'une heure dans le noir, en quête d'un sens.

Heureusement qu'au réveil, j'oublie tout...
Ecrit par Lady M, le Dimanche 7 Novembre 2010, 18:44 dans la rubrique "Rien, Tout et ce qui en reste".


Commentaires :

  Pooe
08-11-10
à 19:58

Oh si tu savais comme je te comprends. J'ai peur du soir. Peur de ce moment où l'esprit n'est plus occupé par les choses à faire de la journée. Peur de ce moment où tout est sombre, où les couleurs ne nous distraient plus, et où tous ces souvenirs ressurgissent, sans qu'on ne puisse rien y faire. Ça nous submerge, ça nous engloutis, et on y peut rien.

Des fois, j'aimerai poser la tête sur l'oreiller et m'endormir dans la seconde. Des fois, j'aimerai cesser de me souvenir, ou même de penser.

Tu n'es pas seule, je t'aime <3


  titegreuet
08-11-10
à 20:51

Re:

Merci, merci, merci. Que serais-je sans Toi ?
Tu sais, un jour j'essayerais la méthode sims : boire énormément de café pour rester toujours éveillée.

Je t'aime tellement... <3