Love me, Take me, Betray me, Leave me

Comme je le disais l'an dernier dans la pièce de théâtre "J'oublie... Dis le".

Je passe mon temps à oublier. J'oublie ma pilule, les dates d'anniversaires, j'oublie mes devoirs et d'être jolie. J'oublie qu'une fille doit être douce, que mon corps est plus beau habillé. J'oublie que je suis prise pour une conne, j'oublie mes amis. J'oublie même qui je suis, dans ce néant de souvenirs.

C'est que, à trop parler pour ne rien dire, je ne sais plus bien qui de moi, ou de moi est le véritable moi. Et puis, c'est trop facile de renoncer, trop facile de dire "De toute façon c'est la faute de mon Ça". Mais je voudrais quand même éviter à mes parents la honte d'avoir un enfant fou.

Même si, après tout, la folie n'est qu'une autre façon de raisonner. C'est ce qu'a dit la prof en théâtre. Les fous ont une logique. La mienne est dont celle du pire. Moi aussi, je me sens plus intelligente quand je pense le pire, même si c'est le mieux que j'attends.

Chacun sa vision des choses, on ne puni pas (encore) quelqu'un pour le crime de pensée. Alors je peux avoir la logique que je souhaite, hurler à tout les vents, devenir un acteur de La Menzogna, et crier, crier de rage ou de jouissance, de douleur ou de peur, juste crier pour m'enfuir de moi.

Je ne veux plus mentir sur moi, ni aux autres, ni à moi même. Je veux aussi enlever les habits qui cachent ce que je suis, je veux couper les cheveux qui me donnent des airs bien comme il faut, je veux arracher les yeux qui me font voir tout ces mensonges, et couper la langue qui en forme tant.

Je veux être vraie.