Oui, chaque matin je suis un peu plus fatiguée de vivre. Les journées s'enchainent, apportant migraines et fatigue, en plus du travail. Je supporte encore la douleur, même si je m'énerve de plus en plus contre elle. Mais le pire... C'est ces nuits qui s'avortent l'une après l'autre. Ces nuits ou je vois mon corps violé, ces flingues sur mes tempes blanchâtres, et le soleil qui brule ma peau. Tour à tour enfant et jeune adulte, la nuit se passe pour moi comme un passage rituel vers la mort.
Et le corps de ces inconnus dans le mien, ces flingues qui envoient valser mon cerveau sur les murs, ces tentures qui se déchirent, me rendent mal à l'aise. La figure de Surmoi me regarde, vide, mourir en silence, pendant que Ça me pousse à hurler dans la pénombre.
Je me sens sale. J'ai honte de mon corps, à cause de ces rêves chaotiques. Je ne veux pas porter le poids de ces choses qui ne me sont jamais arrivées, mais je me réveille tout de même en pleurs, sans doutes après avoir crié, la nuit.
Et le vent fait grincer la porte de ma chambre, semble ouvrir le Velux, envoies des feuilles sur le toit qui s'envolent presque en silence. Mais le bruit est la, affolant, alors que la peur laisse encore un goût amer dans la bouche.
Aller, plus que deux heures avant le réveil.
à 17:25