J'ai revu le fantôme de mon passé. M'a-t-il reconnue ? Je n'en sais rien. Mais nos regards se sont croisés, et j'ai pu une dernière fois me noyer dans ses yeux glacés.
Finalement, je me suis rendue compte que ce n'est pas forcement le fait qu'il soit en couple qui me glace d'horreur, mais plutôt le fait qu'il ai pu si bien m'oublier, quand je meure encore de lui.
Et je me demande, finalement, qui je suis pour être aussi minable. Je n'en suis, à l'évidence, pas amoureuse, et ne l'ai jamais été... Mais j'aurais voulu retrouver celui qui m'a dit "Tu es une tiote soeurette". Retrouver cet exemple, qui m'avait donné un peu de confiance en moi.
L'avoir revu m'a détruite. Je n'ai pas osé lui parler. Pour lui dire quoi ? Mais j'ai pleuré, et j'en ai eu honte, parce que ça ne valait pas la peine. Pas la peine d'inquiéter ceux que j'aime, pas la peine de Le faire pleurer. Tout ça pour un fantôme qui ne me reconnait même pas, et qui n'en sera sans doutes plus jamais capable.
Je ne veux inquiéter personne. Pourtant je sens bien que depuis vendredi, tout en moi change, mon corps redevient celui qu'il était il y a un an, quand mon esprit à compris que jamais plus...
Jamais plus il n'y aurais de promesses ? Jamais plus je ne croirais ceux qui disent être "honnête et de bonne parole" ? Jamais plus mes ami(e)s ne voudraient me voir dans les bras d'un jeune adulte ? Jamais plus ma poitrine ne serait vierge ? Jamais plus je ne pourrais... guérir ?
Moi qui pensais être saine de lui, le revoir me rappelle ce funeste soir, ce funeste matin, ou pour me rapprocher de lui j'ai franchi une limite que je ne voulais pas. Je voulais juste...
Effacer ça. J'avais compris, j'avais tellement compris... Il n'y avait pas besoin de couper tous les ponts, il n'y avait pas besoin de disparaitre, je savais que je devais être la soeurette, et rien de plus, j'avais compris, j'aurais pu, j'aurais tellement pu être juste la petite soeur que tu aurais...
J'aurais pu tout changer, n'est ce pas ? Je...
Ne t'aimais pas.