De dire que je vais bien, de me dire
que ça ira mieux demain, de penser que je peux prendre des médocs.
Je me nourris de mon propre corps, je
n'ai pas envie de manger, je voudrais disparaître, devenir minuscule
et insignifiante, plus encore qu'aujourd'hui.
Je sais que je ne connaitrais pas mes
enfants, tant mieux pour eux, et que je les enterrerais. Parce que je
suis certaine que c'est moi qui vais les tuer. Comme cette femme qui
à horrifié le monde en congelant ses bébés. Je sais qu'une
personne devra mourir lors de mon accouchement.
Et cette vidéo, avec cet homme, blond,
cheveux longs et ondulés, qui baise cette putain ! Non, il ne la
baise même pas, il lui fait l'amour.
Et ma gorge se serre, mon cœur dans mon œsophage m'empêche
doucement de respirer, m'étouffe dans ma haine et mes amours
perdues. Je ne sens plus rien d'autre que les larmes brûlantes, et
cette envie de me blottir contre un corps glacé.
Je
me sens de marbre, froide et blanche, triste et silencieuse, douce et
blessante. Douce et blessée.
Pourtant
tout va si bien de l'extérieur. Mais je ne supporte plus mon visage,
ma libido, mes baisers. Je me sens lointaine, et pourtant, comme
enfermée dans un corps trop proche.
Je
fais pourtant parti d'un tout, comme chacun, et je ne veux pas que
cela s'écroule de ma faute.
JE.
MOI
JE.
Elle...
Et
je rêve d'un parachute, de bras fins entourant mon corps, d'un
cadavre me rassurant, allongé, les jambes mêlées aux miennes dans
mon lit.
J'aimerais
sentir ma tête lourde sur mon corps fin, craquant, léger. Je veux
me voir tomber. Je veux être butée. Je veux me tuer de mes propres
mains, comme je tuerais celui que j'aime et mes enfants.
Je
veux des bras féminins dans lesquels me perdre.
à 00:41